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​"Pourquoi ils viennent ici ?”​​​

​​Les Roms dits migrants partent de leurs pays d’origine en Europe de l’Est suite aux changements économiques et sociaux survenus avec la chute des régimes communistes, mais aussi pour fuir la guerre dans les pays des Balkans et le racisme dont ils sont victimes en Europe de l’Est. Beaucoup d’entre eux témoignent que leurs conditions de vie se sont dégradées au point de devoir quitter leurs pays : « mon mari a perdu son emploi et les aides sociales ne nous permettent pas de nourrir nos enfants ». A la suppression des emplois qu’ils occupaient, s’ajoute les effets d’une discrimination persistante. Si beaucoup d’entre eux vivent en France dans une grande précarité, la plupart du temps dans des squats ou des bidonvilles, ils disent que leurs conditions de vie sont meilleures ici : « Ici on nous donne à manger, on nous donne des vêtements, les enfants peuvent aller à l’école». Ils parviennent à trouver d’avantage d’aides et de ressources pour faire vivre leurs familles. Un Monsieur qui ramasse la ferraille dans les environs de Lille témoigne : « On ne trouve pas ça dans les poubelles de Baia Mare ». Comme tous les migrants économiques, ces familles émigrent afin d’améliorer leur situation, tout en demeurant attachées à leur pays d’origine.

“Ils vivent en caravane”



L’habitat en caravane est un phénomène d’adaptation et de survie pour ces familles roms qui s’installent en France. La plupart du temps, elles vivaient dans de petites maisons en milieu rural ou dans des logements collectifs (immeubles) ou des bidon- villes en milieu urbain. Elles sont arrivées en France et c’est ici qu’elles ont trouvé des caravanes, faute d’un autre habitat possible : « Nous n’avions nulle part où rester. Nous étions à la rue avec les enfants. Ce sont les gens d’ici qui nous ont proposé de vivre dans des caravanes ». Les Roms migrants n’ont pas le même statut que les gens du voyage. Ils n’ont pas accès aux aires d’accueil. Ils stationnent donc leurs caravanes sur des terrains spontanés. Il s’agit souvent de caravanes délabrées, colmatées avec les moyens du bord. D’autres familles se construisent des cabanes avec les matériaux de récupération (palettes, couvertures, tôles...).

"Ils sont sales"

​Les familles roms vivent sur des terrains qui ne sont pas aménagés. Elles n’ont pas accès la plupart du temps ni à l’eau courante, ni à l’électricité, ni au ramassage des ordures : « On a rien pour se laver, pas d’eau, pas de savon ». Il est facile d’imaginer dans ces conditions la difficulté pour être propre et présentable. Les familles ne peuvent pas laver leurs vêtements sans eau courante, et elles n’ont pas la possibilité de se payer les machines à laver dans les laveries automatiques. Elles utilisent donc leurs vêtements jusqu’à ce qu’ils soient trop sales et après elles les jettent. Les lieux où ces familles peuvent prendre une douche et faire une lessive gratuitement ne leur sont pas accessibles faute de places. Cette situation fragilise leur santé, tout particulièrement pour les femmes enceintes et les enfants.

​"Ils ont de belles voitures​"

Il est important de bien distinguer les différentes communautés. Les Roms originaires des pays de l’Est n’ont pas le droit au travail et vivent en grande majorité dans la pauvreté, nécessitant aide sociale, entraide familiale et communautaire, système D. Ils se partagent souvent les camionnettes qui leur servent pour la récupération de métaux. L’argent est un moyen de survie. Si cette survie est assurée, ils peuvent alors chercher à améliorer leurs conditions de vie, avec parfois un besoin de reconnaissance sociale liée à un mode de vie occidentale (voiture, TV écran plat...). Il ne faut pas les confondre avec les familles qui appartiennent aux Gens du Voyage. Ces derniers sont français et peuvent être forains, saisonniers agricoles, circassiens, artisans...

​"Ils font la manche"

​Toutes les familles ne pratiquent pas la mendicité qui est une des activités de subsistance parmi d’autres : Récupération dans les poubelles, ferraille, vente de journaux, travail au noir dans le bâtiment, etc. Parmi ces activités, la manche peut être un moyen pour nourrir la famille. La mendicité est perçue par ceux qui la pratiquent comme un travail, même s’ils préféreraient avoir un travail ordinaire : « Je suis obligé de tendre la main, mais je préférerais avoir un travail digne comme avant la crise ». Pour la majorité d’entre elles, ces familles ne pratiquaient pas la mendicité dans leurs pays d’origine. En situation de migration, les enfants peuvent y être associés puisqu’ils représentent une ressource supplémentaire de revenus et qu’il est admis que chacun doit participer à la subsistance de la famille : Manger est un besoin vital. Les enfants sont de ce fait davantage associés à la recherche de ressources, au détriment de leur scolarisation. L’une des raisons de la recrudescence de ce phénomène de mendicité est la diminution des aides sociales pour ces familles originaires de Roumanie (suppression des prestations familiales, diminution des aides ponctuelles), ainsi que les expulsions de terrains qui précarisent plus encore les familles.

​"Les enfants ne vont pas à l’école"

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Les enfants roms migrants sont concernés par l’école au même titre que tous les enfants résidants en France (français ou non). En France, l’instruction est obligatoire pour les enfants de 6 à 16 ans, mais elle est surtout un droit. De nombreux enfants Roms sont scolarisés en maternelle, en primaire et en collège, et bénéficient si besoin d’un renforcement en langue française dans des classes adaptées. L’adaptation au système scolaire français peut prendre du temps. La scolarisation des enfants implique des habits décents, propres, des ressources financières pour les fournitures scolaires, des moyens de transport, des repères par rapport aux obligations et, avant toute chose, une stabilité sur les terrains. Au-delà de ces conditions, le système peine à accueillir l’ensemble des enfants roms au sein des écoles.

Préjugés et Discriminations

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